Définition de IDIOT, OTE
Prononciation : i-di-o, o-t'
DÉFINITIONS
1
Dépourvu d'intelligence.Ils rejetèrent cette friponnerie sur Ésope, ne croyant pas qu'il se pût jamais justifier, tant il était bègue et paraissait idiot !
de Jean de LA FONTAINE dans Vie d'Ésope.
Ce n'est point du tout pour faire une mauvaise plaisanterie qu'on a remarqué qu'idiot signifiait autrefois isolé, retiré du monde, et ne signifie aujourd'hui que sot
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Quelq. niais, ch. XX
Se dit aussi en parlant des choses.
Les lois des Wisigoths sont puériles, gauches, idiotes
Quand je dirai que parmi les chrétiens il y a eu plus de cent mille victimes de cette jurisprudence idiote et barbare [les procès faits aux prétendus sorciers], et que la plupart étaient des femmes et des filles innocentes, je ne dirai pas encore assez
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Polit. et législat. Avis au public, Exemples de fanatisme.
Le dévouement doit toujours être un peu idiot ; cela plaît bien plus à un maître que ces gens qui tranchent du capable
de Paul Louis COURIER dans Livret I, n° 3
2
Nature : Substantivement. Celui, celle qui manque d'intelligence.Pauvres gens ! idiots ! couple ignorant et rustre
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. III, 1
Cet idiot, qui, de sa vie, n'a fait à propos une démarche pour lui, donnait les meilleurs conseils du monde
de OLIVET dans Hist. Acad. t. II, p. 333
C'est un vieux idiot, un homme qui végète, Qui ne sait ce que c'est que de rien refuser, Et dont, comme il lui plaît, elle peut disposer
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Diss. V, 9
Taisez-vous, idiote, lui dit Mme Dutoux, qui vit que j'étais fâchée
En médecine, celui qui est affecté d'idiotie.
Nature : S. m. pl. Nom que l'on donnait aux frères convers qui ne savaient pas lire.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.[Le moine] Qui tous est soz et ydiotes
de G. DE COINSI dans Du cierge.
2
XIVe s.Et pour ce nul ne peut ignorer, se il n'est insensible ou ydiot, que universellement touz habiz [habitudes] sont faiz et causez par ouvrer
de Nicolas ORESME dans Eth. 77
Ydiot et non advenable en gouvernement du royaume
dans Chr. de St Denis, t. II, f° 60, dans LACURNE
3
XVIe s.Il n'y a rien en quoy tant les savans que les idiots soyent plus discordans
de Jean CALVIN dans Instit. 23
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. idiota, ignorant, sans instruction, dérivé d'un terme grec qui, signifiant particulier, par opposition à magistrat, a fini par signifier homme du peuple, homme ignorant, et vient du grec, particulier.